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Un nouveau prêtre ordonné à Sherbrooke
Apprendre à se laisser mener

2019-10-15
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Jean-François Pouliot se croyait destiné à perpétuer son patronyme. Celui qui se voyait marié et père de famille était convaincu que la prêtrise n’était pas pour lui. Pourtant, l’homme de 37 ans a été ordonné prêtre le 11 octobre dernier et constate combien il aura fait un grand détour pour accomplir ce qui est finalement sa mission.

Dans son village natal de La Guadeloupe, en Beauce, Jean-François se faisait souvent demander s’il souhaitait devenir prêtre comme son frère de huit ans son aîné, l'abbé Stéphane Pouliot. Ce dernier était d'ailleurs présent à la Basilique-Cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke et a cocélébré l'ordination presbytérale avec Mgr Luc Cyr. Environ 500 personnes étaient présentes. 

« Quand les dames du village m’abordaient à la fin de la messe, je répondais que non, puisque ça en prend un pour continuer le nom des Pouliot. Je savais que mes deux sœurs ne pourraient pas le faire », lance-t-il en riant.

Avec son « âme de sauveur », comme il le dit lui-même, Jean-François Pouliot voulait changer le monde. Alors qu’il est étudiant en sciences infirmières et engagé dans diverses associations, il quitte pour le Sénégal afin d’y soigner la population locale. Il revient de ce voyage complètement transformé et se met alors à rêver d’une communauté où tout est mis en commun, comme dans les Actes des Apôtres.

Parallèlement à ces questionnements, ce dernier recherche des réponses en lien avec sa foi. Le Catéchisme de l’Église catholique que lui offrira son frère sera l’outil nécessaire à l’approfondissement de sa foi. Avant même de l’ouvrir pour le lire, il y écrit dans la page couverture : « Parce que je n’en connais pas assez… »

« Enfin ma foi et ma raison allaient ensemble », ajoute-t-il.

Montée pascale

C’est à l’âge de 22 ans que le futur prêtre a intégré la Famille Marie-Jeunesse de Sherbrooke.

Alors qu’il participe aux JMJ de 2004 à Québec, un prêtre de la Famille Marie-Jeunesse l’invite à se joindre à eux pour la Montée pascale qui doit avoir lieu la semaine suivante. L’idée de vivre Pâques de manière plus spirituelle et avec d’autres jeunes le séduit.

« Lorsque je suis revenu chez moi, j’ai vu dans mon agenda que je travaillais comme clown. J’étais animateur dans un centre commercial en Beauce où je me promenais sur des échasses, je faisais des tours de magie, de la jonglerie, de la sculpture de ballons et j’étais mascotte. Mon emploi était de générer la joie autour de moi. Étant donc déjà engagé, je me devais d’être présent », se remémore-t-il.

Lorsqu’il téléphone au prêtre qui lui a lancé l’invitation afin de décliner son offre, Jean-François lui témoigne qu’il est déçu de la situation et qu’il aurait sincèrement voulu participer. Son interlocuteur lui propose donc de prendre un moment pour prier et de demander à Marie que si elle le veut à cet endroit, qu’elle fasse en sorte que le tout s’arrange.

« Dans ce temps de prière, je me suis alors vu habillé en blanc, avec l’impression d’être célibataire, entouré de gens de partout dans le monde et d’être profondément heureux. Et là, j’ai entendu le Seigneur qui me disait : « Jean-François, me fais-tu assez confiance pour croire que je peux te rendre heureux? Me fais-tu assez confiance pour me donner ta vie? » J’ai alors réalisé que ça faisait 22 ans que je demandais au Seigneur de me suivre dans mes projets et qu’il le faisait; mais là, c’était à mon tour de le suivre », dit-il en ajoutant avoir goûté à une paix et une joie qu’il n’avait jamais ressenties auparavant.

Celui qui venait de signer un contrat de travail comme infirmier et qui débutait une histoire d’amour avec une jeune fille s’est rendu compte que sa place était plutôt auprès de la Famille Marie-Jeunesse.

Depuis, 15 années se sont écoulées au cours desquelles Jean-François Pouliot a effectué ses études en théologie tout en œuvrant comme infirmier auprès de la Famille Marie-Jeunesse. Habitué de réussir tout ce qu’il entreprend, ce dernier admet que le parcours qui devait le mener vers la prêtrise a été plus long qu’il ne l’espérait.       

« J’ai toujours fait ce que je voulais dans la vie, mais le sacerdoce, tu ne peux pas le réclamer. C’est un appel de l’Église. À travers tout ça, je crois que le Seigneur travaillait pour me faire comprendre que ce n’est pas moi qui mène », lance-t-il en souriant.

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