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Se souvenir pour mieux agir
Déclaration sur la violence envers les femmes et les personnes vulnérables

2019-12-02
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La journée du 6 décembre 2019 est l’occasion pour tous de se remémorer l’assassinat de 14 femmes à l’École Polytechnique de Montréal, il y a 30 ans déjà.

Dans le cadre de la journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, le réseau de répondantes à la condition des femmes ainsi que le Conseil Église et société, des organes de l’Église qui rassemblent plusieurs croyants de partout au Québec, ont produit une déclaration. L’Archidiocèse de Sherbrooke souligne et appuie cette initiative.

Le texte rappelle que cette commémoration annuelle est l’occasion de prendre la mesure des violences que subissent encore les femmes, ainsi que de l’ampleur du travail d’éducation, de prévention et de réparation que l’on doit s’engager à poursuivre collectivement.

Pour nous, catholiques signataires de cette déclaration, il importe de se souvenir pour mieux agir.

Tel que mentionné dans la déclaration, nous reconnaissons que plusieurs autres formes de violence affectent les femmes et les personnes vulnérables, en dehors de la sphère conjugale. Nous pensons, par exemple, à la cyberintimidation, à l’exploitation sexuelle de personnes mineures, à la prolifération de la pornographie, aux abus psychologiques et physiques, et à la traite humaine interne et internationale. Nous reconnaissons le phénomène des agressions – souvent à caractère sexuel – longtemps gardées secrètes mais révélées par les mouvements « agression non-dénoncée » et « moi aussi ». Nous prenons aussi davantage conscience de la discrimination et des agressions subies par des personnes en raison de leur orientation sexuelle, de leur appartenance religieuse manifestée par un signe visible ou de leur identification ethnique ou raciale.

L’expérience des violences subies par des femmes autochtones nous interpelle de façon particulière. Cette violence ancrée dans des politiques coloniales et patriarcales est la cause de traumatismes qui affectent encore nos sœurs et frères autochtones aujourd’hui.

Au sein de l’Archidiocèse de Sherbrooke, nous observons plusieurs de ces problématiques et tentons de prévenir, d’écouter et d’accompagner les femmes et personnes vulnérables qui vivent ces situations. Nous n’hésitons pas à les diriger vers des ressources spécialisées, tout en établissant des partenariats avec des organismes de la région.

Plus encore, ces constats nous invitent « à porter un regard sur l’institution religieuse qui nous rassemble. Nous sommes conscientes et conscients que notre Église a contribué à la violence subie par diverses personnes, ici et ailleurs. Les agressions, les abus sexuels, les abus de pouvoir et les abus spirituels qui ont été perpétrés par des membres du clergé et des religieux nous scandalisent profondément. Ces outrages ont été subis par des enfants, des religieuses, des adultes vulnérables et des personnes autochtones. Notre Église doit poursuivre l’analyse des causes de ces abus, son engagement en faveur de leur prévention et le développement de formes de réparation et de guérison.

Nous avons ensemble le devoir d’écouter les femmes et les personnes victimes de violence.

Nous devons agir en matière de prévention, d’éducation et de mobilisation.

Faire mémoire constitue un devoir pour éviter de répéter le mal dans nos histoires personnelles et collectives. Se souvenir de la violence faite aux femmes et aux personnes vulnérables devrait nous conduire à agir, afin de relever dans la dignité toutes celles et ceux qui souffrent, susciter l’espérance et ressusciter des relations de paix et d’unité.

130, rue de la Cathédrale
Sherbrooke (Québec)  J1H 4M1

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