Chers soeurs et frères,
Nous avons été témoins ces dernières heures d’avancées encourageantes dans le dialogue avec le gouvernement du Québec. Ce dialogue était souhaité depuis longtemps de notre part et nous n’avons pas ménagé les démarches pour l’initier. Avec vous, nous nous réjouissons d’avoir été entendus.
Continuons de prier pour que les chemins de dialogue qui s’ouvrent en ce moment s’approfondissent et puissent nous permettre de mieux vivre notre mission au coeur du peuple québécois que nous aimons profondément.
Les évêques sont bien conscients de tous les aménagements que vous devez apporter à vos pratiques liturgiques et pastorales à cause des mesures sanitaires. Nous sommes également sensibles à la fatigue qui s’accumule. Néanmoins, la crise que nous traversons rend notre mission pastorale et spirituelle plus importante que jamais : au nom du Christ, nous pouvons apporter du réconfort, du sens, de la force et de la résilience à tant de personnes accablées ou inquiètes.
Certes, les mesures sanitaires constituent un frein par rapport à nos habitudes. Dans l’audace que nous inspire l’Esprit, nous pouvons aussi y voir une chance et un appel à stimuler notre imagination pastorale pour chercher des moyens inédits d’accomplir notre mission.
Puisque les mesures sanitaires s’appliquent différemment d’une région à l’autre, en fonction du niveau d’alerte, nous n’avons pas tous les mêmes défis à relever. Il arrive même que dans un même diocèse ce soit le cas. Ces différences ne doivent pas nous faire perdre de vue que nous formons toutes et tous un seul corps. Les mots de Paul prennent ici un sens particulier : « Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. » (Rm 12, 15) Portons-nous les uns les autres dans notre coeur et notre prière. Notre unité ecclésiale n’en sera que plus grande.
En plus des initiatives pastorales, liturgiques et catéchétiques, il importe de développer des initiatives d’implication dans nos milieux de vie, particulièrement auprès des personnes les plus démunies et fragiles.
Il ne faut surtout pas oublier que les autorités demandent ces efforts pour les 28 prochains jours. Accueillons ces jours comme une traversée du désert qui nous rapprochera de Dieu et nous raffermira dans la mission. Grâce aux efforts des uns et des autres, soutenus par l’Esprit, nous pouvons espérer que les prochains mois soient plus radieux pour tous.
Depuis la fondation de notre pays, les baptisés ont été engagés au service du bien commun et du devenir de la société québécoise. Nous souhaitons poursuivre cette mission ensemble.
Merci d’être partenaires avec les baptisés de vos communautés dans cette grande aventure. Que l’Esprit Saint soit notre inspiration et notre guide, avec l’intercession de Marie, Mère de l’Église.
Au nom de mes frères évêques,
+ Christian Rodembourg Évêque de Saint-Hyacinthe Président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec