Église Saint-Julien
974, chemin Gosford
Saint-Julien, Qc, G0N 1B0
Construite dans la controverse en 1912, l’imposante église Saint-Julien impressionne par le détail de son architecture. La nef, à la forme singulière, émet une certaine impression de grandeur tout en conservant un caractère accueillant grâce à sa fenestration.
Le lieu de culte que nous connaissons aujourd’hui est reconstruit au même endroit que l’ancienne église de la paroisse. À la suite de l’incendie qui ravage cette dernière en 1904, cinq longues années de délibérations déchirent la communauté. Alors qu’un parti est en faveur de la reconstruction plus près d’une mine d’amiante à proximité, l’autre désire conserver l’emplacement qu’occupait l’ancienne église. En 1909, le choix s’arrête finalement sur cette dernière option, non sans mécontentements pour certains.
À l’époque, le projet de construction est influencé par les activités économiques du secteur. En 1899, l’avènement d’un projet minier situé tout près promet une croissance rapide de la région et laisse présager l’arrivée de plusieurs nouveaux résidants. Ces espoirs déçus ont éventuellement laissé place au grand bâtiment en plein cœur du village.
Le bâtiment laisse transparaitre la créativité et l’ingéniosité de son architecte : Louis-Napoléon Audet. Si ce dernier est à l’origine des plans de nombreuses églises québécoises, il est aussi reconnu pour le caractère unique qu’il s’efforce de donner à chacune de ses créations. L’église Saint-Julien est ainsi l’une des seules au Québec où le chœur est situé au niveau du transept.
À l’intérieur, on remarque également l’uniformité des différentes composantes du mobilier de l’église, telles que la chaire, les confessionnaux et la balustrade. Conçu en même temps que les plans de l’église, le mobilier est lui-aussi l’œuvre de Louis-Napoléon Audet. L’homme n’a visiblement ignoré aucun détail.
À l’extérieur, on retrouve près de l’église un petit sanctuaire dédié à Notre-Dame de La Salette. On dit qu’une source d’eau était auparavant observable dans ce lieu surnommé « la grotte » qui demeure toujours accessible aux visiteurs lors de la saison estivale.
Aussi lieu de sépulture, le sous-sol de l’église Saint-Julien accueille le tombeau de l’abbé Oscar Proulx, natif de la paroisse et décédé en 1913. Cet emplacement inhabituel est en quelque sorte devenu un symbole de réconciliation pour la communauté après l’importante division qu’elle a vécue.
