Article de Nickolas Bergeron, journaliste du Sherbrooke Info, présent à l’événement
Plus de 250 fidèles, ou de simples citoyens, se sont réunis pour participer à la Marche du pardon en ce Vendredi saint (18 avril). De l’église Le Carrefour jusqu’au Sanctuaire de Beauvoir, les pèlerins ont suivi le parcours de 5,7 kilomètres, ponctué par 14 stations de prière, de chants et de méditations.
Rien n’aurait pu empêcher Prisca Versailles d’être présente en ce Vendredi saint, jour dédié à la crucifixion et à la mort de Jésus-Christ. « C’est une priorité pour moi, raconte l’une des premières arrivées à l’église Le Carrefour. Quitte à perdre mon emploi. Cette journée n’arrive qu’une fois par année, c’est donc plus qu’important pour moi. »
À la suite de nombreuses allocutions spirituelles offertes par le pasteur de l’église, Pascal Bergeron, l’archevêque de Sherbrooke, Luc Cyr, a lancé la grande marche en bénissant ses participants.
L’archevêque de Sherbrooke, Monseigneur Luc Cyr, a béni les gens réunis avant la marche. (Photo Sherbrooke.info – Nickolas Bergeron)
« C’est tellement important pour l’archidiocèse de Sherbrooke. C’est une semaine très chargée, car rappelons que la fête pascale représente le sommet de l’année liturgique. Il s’agit d’une belle occasion pour se rassembler afin de comprendre l’amour de Dieu, surtout lorsqu’on voit ce qui se passe à Gaza ou en Ukraine », émet Monseigneur Cyr, lui qui devait présider l’Office du Vendredi saint à la cathédrale-basilique Saint-Michel en après-midi.
Lorsque la grande Croix du Christ a dépassé les portes de l’immeuble religieux, les marcheurs se sont dirigés dans le calme vers le Sanctuaire de Beauvoir. Sous un ciel quelque peu dégagé, plusieurs en ont profité pour vivre cette tradition vieille de 95 ans à Sherbrooke seuls ou en famille.
Les Sherbrookois étaient en grand nombre à l’église Le Carrefour avant la Marche du pardon. (Photo Sherbrooke.info – Nickolas Bergeron)
« Pour nous, comme à l’époque, c’est important de savourer ces instants, raconte Marjolaine Morissette, accompagnée de son mari Michel. C’est la première fois que nous faisons cette marche à Sherbrooke, car nous sommes de nouveaux résidents ici. »
C’est ainsi que les participants se sont rendus au point culminant de la colline, où réside le sanctuaire en question. Après les dernières cérémonies, deux autobus ont rapatrié les marcheurs à l’église.
Une forte union entre protestants et catholiques
Ce n’était que la deuxième année où protestants et catholiques de Sherbrooke s’unissaient pour cette balade symbolique. La responsable des communications de l’archidiocèse, Rachel Asselin, avoue que l’événement religieux avait perdu de son attrait dans les dernières années.
« Il pouvait y avoir seulement 40 à 50 personnes, admet-elle. C’est pour cela que nous sommes contents aujourd’hui de voir autant de monde. En ayant parlé avec plusieurs participants, j’ai remarqué la présence de nouveaux venus qui, même s’ils ne fréquentent pas les églises, ont la foi. »
Les participants étaient accompagnés par le « Guide du pèlerin ». (Photo Sherbrooke.info – Nickolas Bergeron)
D’ailleurs, avant d’entamer la marche, le pasteur Pascal Bergeron a même qualifié cette union protestante et catholique d’un « signe de Dieu ».
Entrevue radio de Mgr Cyr
Excellente entrevue à 1077 FM la veille de la Marche du Pardon, où Mgr Luc Cyr parle de l’augmentation de la fréquentation des églises
Consulter l’entrevue radio de Mgr Cyr
Quelques témoignages des participants à 2 questions essentielles:
Qu’est-ce qui vous motive à rejoindre la Marche du pardon cette année ?
« Pour célébrer le Vendredi Saint dans la beauté du monde créé et en compagnie de chrétiens de diverses traditions, qui sont aussi mes voisins. »
« Vivre la paix que Dieu veut voir dans ce monde brisé. »
« Marcher pour le Vendredi Saint et échanger pour l’unité des chrétiens. »
« Être dehors. Être un témoignage pour les passants. Pouvoir le faire avec nos frères et sœurs protestants est merveilleux. »
« Je désire devenir un pèlerin de l’espérance ! »
« Pour me solidariser avec les gens qui souffrent de la guerre et de toutes sortes de violences. »
« J’ai été membre dans les deux églises… c’est un moment très signifiant pour moi. »
« J’aime vivre cette mémoire du Vendredi saint avec d’autres chrétiens, en marche vers l’unité. »
Qu’est-ce qui nourrit votre espérance aujourd’hui ?
« L’amour nous sauvera toujours ! »
« Le Christ. »
« La foi en l’unité de tous les chrétiens. »
« La confiance au renouveau d’une conscience spirituelle plus forte dans la collectivité. »
« La force de l’unité pour avancer vers un monde plus juste, plus fraternel. »
« L’encyclique Laudato Si’ et Fratelli Tutti. »
« Le soleil qui se lève chaque matin. »
« La liturgie de chaque jour, les sacrements, le partage, les relations fraternelles. »
« Que Dieu Tout-Puissant nous garde et nous bénisse incommensurablement. Amen. Shalom. »