Lettre ouverte: L’héritage chrétien au Québec, un trésor à préserver pour les générations futures

Cet été, j’ai eu l’occasion de parcourir notre magnifique province, découvrant ainsi l’ampleur et la richesse de son patrimoine historique et culturel. Ce qui m’a particulièrement touchée, au-delà des paysages époustouflants, c’est la beauté des édifices religieux qu’on retrouve autant dans les petits villages que dans les grandes métropoles. Je me souviens particulièrement d’une visite à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, où, en contemplant les vitraux scintillants, je ne pouvais m’empêcher de penser aux générations de visiteurs qui ont trouvé réconfort et inspiration dans ce lieu. Des trésors inestimables comme la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec, l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, la Cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke, le musée des Ursulines et tant d’autres, incarnent un héritage précieux. Chacun de ces lieux offre un patrimoine spirituel et culturel qui continue de nous fasciner même aujourd’hui.

À l’heure où le Québec se redéfinit dans un monde en constante évolution, il est essentiel de se pencher sur les racines profondes qui ont façonné notre identité collective. Face à une perte progressive de repères culturels, il devient crucial de réfléchir à l’importance de préserver notre héritage chrétien. Dans ce contexte, cette préservation me paraît non seulement comme un devoir, mais comme une nécessité pour garantir un avenir harmonieux et éclairé pour notre société.

Force est d’admettre que la société québécoise moderne est profondément enracinée dans la tradition catholique qui a nourri un écosystème riche et diversifié au fil des siècles. Ces racines ont produit des fruits significatifs dans des domaines essentiels tels que l’éducation, la santé, la culture, la politique, l’économie et la bienfaisance. Depuis ses débuts, l’Église catholique a fourni des leaders inspirants qui ont marqué tous les aspects de notre société, contribuant ainsi à son développement et à son identité.

Des figures visionnaires telles que François de Laval, Marguerite Bourgeoys et Marie de l’Incarnation ont joué un rôle central dans la fondation de nombreuses écoles, collèges et universités, influençant durablement notre système éducatif et les valeurs morales des Québécois.es. Ces établissements ont formé et inspiré des personnalités publiques marquantes comme Jean Chrétien, George-Étienne Cartier, Henri Bourassa, René Lévesque, Pierre Elliott Trudeau et Jean Charest, pour n’en citer que quelques-unes.

En outre, les ordres religieux ont apporté une contribution significative non seulement au système de santé du Québec, mais aussi aux services sociaux. Ils ont établi, géré et financé de nombreux hôpitaux, cliniques et institutions de soins, tout en soutenant divers services sociaux tels que les œuvres de charité, les programmes de soutien familial et les initiatives communautaires visant à aider les plus vulnérables.

Nos magnifiques églises et cathédrales, en plus de représenter un patrimoine culturel inestimable, constituent aujourd’hui des pôles d’attraction pour les pèlerins et les touristes, jouant ainsi un rôle crucial dans l’économie locale.

Bien que le nombre de pratiquants ait diminué, environ 6,2 millions de Québécois.es, soit 70 % de la population, se déclarent catholiques. Aujourd’hui encore, l’Église catholique du Québec, à travers ses 18 diocèses et plus de 900 paroisses, continue de jouer un rôle essentiel dans divers secteurs, notamment l’éducation, la santé et ses diverses œuvres caritatives. Ces institutions comblent les lacunes des services publics, créent des emplois et contribuent de manière significative au bien-être de notre société.

En ce qui me concerne, j’estime que l’éducation demeure un élément central de cet héritage à préserver.  Depuis 1840, le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal (GSAM) est le pilier de la formation des leaders catholiques, que ce soit les nombreux prêtres qui y ont fait leurs études ou plus récemment les différent.e.s intervenant.e.s communautaires intéressé.e.s par les cours universitaires qui y sont offerts. En restant attentive aux évolutions de notre société, cette institution continue de se moderniser et de former des personnes inspirantes qui incarnent des valeurs fondamentales comme l’amour, la paix, l’équité et l’accueil. En préparant ces futurs leaders à s’engager activement pour le bien commun, le GSAM joue un rôle crucial dans la construction d’une société québécoise juste, harmonieuse et responsable.

Il est de notre responsabilité de préserver et de promouvoir les institutions qui œuvrent pour sauvegarder cet héritage précieux tout en étant attentifs aux défis contemporains, afin que les valeurs et les contributions des leaders catholiques continuent d’enrichir notre société pour l’épanouissement des générations à venir.

Alexandrina Diac, MBA

Directrice générale

Fondation du Grand Séminaire de Montréal

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