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L’Entraide missionnaire tire sa révérence

2017-06-19
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Molly Kane, coordonnatrice de l’Entraide missionnaire

Le 5 mai 2018 marquera les 60 ans de l’Entraide missionnaire, mais aussi la fin de cette organisation. L’expérience missionnaire acquise par les communautés religieuses sur le terrain au fil des années n’est toutefois pas perdue, mais sera transmise autrement.

Ce regroupement de communautés religieuses missionnaires a été mis sur pied pour se donner une force d’action, mais aussi une capacité d’analyse. Les milliers d’hommes et femmes qui œuvrent à travers le monde dans des secteurs isolés, parfois dans des contextes politiques difficiles, trouvent ici un endroit pour échanger et parfaire leurs connaissances.

« Avec l’Entraide missionnaire, on était en réseau. On se retrouvait avec d’autres groupes de missionnaires qui luttaient contre les mêmes injustices que nous », raconte le père Jean-Marc Grégoire, de la congrégation missionnaire de Mariannhill.

Ce dernier a vécu l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 70 et, plus récemment, il a collaboré à la mise sur pied de coopératives agricoles en Amérique du Sud pour contrer l’exploitation des paysans. Il est aujourd’hui attristé de voir que l’organisation doive mettre fin à ses activités.

« Durant des années, il y a eu une force d’impact au niveau des lois internationales, mais aussi pour le développement de la société. Ces actions dépassaient le Québec. Sauf que maintenant, nous vivons une autre période et je crois que l’aide humanitaire se vivra autrement avec des forces neuves », ajoute-t-il.

Un avenir différent

L’esprit missionnaire est toujours présent. Toutefois, les membres des communautés religieuses se font vieillissants et n’ont plus nécessairement la capacité de tenir cette cause de la justice sociale et de la solidarité à bout de bras.

« On ne veut pas attendre qu’il n’y ait plus de communautés pour fermer l’organisation. On veut que cela se fasse pendant que les gens sont capables de léguer quelque chose », explique Molly Kane, l’une des coordonnatrices.

L’organisme se donne donc toute une année pour transmettre son savoir. Les dirigeantes ont intégré divers réseaux afin de partager l’information à une nouvelle génération. Aussi, elles ont mis sur pied cinq journées de réflexion qui ont eu lieu à Sherbrooke, Trois-Rivières, Montréal, Gatineau et Québec.

Une équipe de tournage, présente lors de ces journées, produira un documentaire de 50 minutes qui sera lancé à Montréal en octobre prochain. Celui-ci pourra être utilisé comme outil d’animation une fois que l’Entraide missionnaire aura définitivement fermé ses portes.

 

Une perte pour le Québec

Sœur Yvonne Bergeron, de la congrégation de Notre-Dame, est impliquée auprès de l’organisme, même si elle-même n’a jamais effectué de missions. Les valeurs d’entraide, d’égalité et de solidarité qui y sont prônées l’ont menée à prendre part aux activités.

Cette dernière estime que la fin des activités de l’Entraide missionnaire est une grande perte pour le Québec. Selon elle, les idées qui y étaient échangées, notamment dans le cadre du congrès annuel, a formé de jeunes leaders qui ont participé aux transformations sociales.

 « L’Entraide missionnaire nous emmenait une analyse "conscientisante". Oui, il y avait une certaine lecture de la réalité, mais il y avait toujours cette approche qui nous invitait à prendre nous-mêmes en charge le changement », raconte-t-elle.

Même si la fin approche pour l’Entraide missionnaire, Sr Yvonne demeure optimiste et entrevoit un bel avenir pour le développement social de la province. Déjà, les échanges qui ont eu lieu lors de la journée de réflexion avec la jeune génération lui donnent espoir qu’il y aura une continuité dans d’autres organismes de la région.

Texte tiré de la revue Ensemble- Été 2017

Auteure: Eliane Thibault

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