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Aide d’urgence de 101 500 $ pour le Nigeria

2017-08-02
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Photo : Mgr Oliver Dashe Doeme inspicte son église incendié à Bahuli, dans le diocèse de Maiduguri.

L’Aide à l'église en Détresse enverra une aide d’urgence aux veuves et aux orphelins touchés par la violence de Boko Haram dans le diocèse catholique nigérian de Maiduguri.

Dans un récent communiqué émis par l'organisme, celui-ci fait état des nombreuses difficultés qui vit actuellement le peuple du Nigéria.

Lors de la récente visite de l’AED, en mars 2017, dans le diocèse de Maiduguri, Mgr Oliver Doeme a souligné les principaux défis de son diocèse, dont la crise humanitaire, le manque de nourriture, le déficit de scolarisation (les écoles ont été détruites), mais aussi ce qu’il appelle une crise spirituelle.

La majorité des habitants de son diocèse ont été gravement traumatisés. L’évêque a ajouté que la plupart des personnes tuées par Boko Haram étaient des hommes, d’où pour le diocèse la charge de s’occuper de plus de 5 000 veuves et 15 000 orphelins. La Fondation pontificale AED (Aide à l’Église en Détresse) a approuvé une aide d’urgence de 101 500 $ pour soutenir ces victimes.

« Des combattants de Boko Haram sont venus chez moi tôt le matin », explique Esther dans sa langue locale, le Hausa. « Ils ont commencé à tout piller, puis ils ont pris mon mari et lui ont dit de se convertir à l’Islam, et comme il refusait, il a été abattu sous mes yeux. » De même, le mari de Rose « a été abattu d’un coup de feu en pleine tête » pour avoir refusé de se convertir à l’Islam.

Le chagrin accable Agnès, 40 ans et mère de 9 enfants, qui déplore de n’avoir pas pu enterrer son bien-aimé. « Mon mari était maçon ; il travaillait à l’extérieur d’une maison quand Boko Haram l’a l’encerclée et a abattu tout le monde. Les terroristes n’ont permis à personne de pénétrer sur les lieux pour récupérer les corps. Aucun enterrement n’a été possible, et il n’a pas été possible de célébrer des funérailles. Ils ont juste laissé les corps pourrir sur place. » Après avoir fini de parler, Agnès sèche ses larmes avec le tablier de sa robe colorée traditionnelle.

Ces histoires ne sont, hélas, que quelques exemples des milliers d’expériences traumatisantes que les femmes nigérianes de Maiduguri ont subies ces derniers temps. Kathrin, Hélène, Justine, Juliette, Hanna ... et ainsi de suite jusqu’à 5000. Derrière chaque nom, il y a un visage, et bien que ces visages semblent calmes, les cœurs sont remplis de douleur. Afin d’aider ces veuves traumatisées, une partie de la subvention de l’AED sera affectée à des séances de guérison.

Les veuves apprennent aussi à pourvoir à leurs besoins fondamentaux, maintenant qu’elles sont seules. 

Avant les attaques, elles comptaient sur les revenus de leurs maris. La vie n’est plus la même maintenant. La plupart ont plus de six enfants à nourrir et à élever. La plupart refusent de se remarier, car elles se sentent encore très proches de leurs maris morts dans ces circonstances terribles. Un grand nombre d’entre elles continuent de les pleurer, entre autres raisons parce qu’elles n’ont pas pu prendre le corps pour l’inhumer. Une plaie ouverte, qui sera difficile à fermer. Mgr Oliver a créé « l’association Sainte-Judith des veuves », afin de mieux adapter l’aide à la situation particulière de chaque femme dans le besoin.

Frais de scolarité et alimentation

Une autre partie du projet porte sur les frais de scolarité et sur l’alimentation des orphelins et semi-orphelins. Comme l’a souligné Mgr Oliver, « ce sont surtout les enfants qui vivent dans la partie orientale du diocèse qui en bénéficieront, car c’est cette partie du diocèse qui a été la plus touchée et qui est la plus pauvre. » 

Le diocèse catholique de Maiduguri est dans le nord-est du Nigeria. Ce n’est pas seulement le lieu d’origine de Boko Haram, mais aussi la zone la plus touchée par ses attaques. Les trois États du nord-est (Borno, Yobe et Adamawa) se trouvent au centre de l’activité de Boko Haram. Le diocèse catholique de Maiduguri couvre plus de deux de ces États. Depuis 2009, plus de 200 églises et missions, de nombreux presbytères, 25 écoles, 3 hôpitaux, 3 couvents, d’innombrables magasins, des maisons individuelles et des centres d’affaires y ont été détruits.

Selon les données recueillies par la Fondation pontificale AED lors de son récent voyage dans la zone affectée, Boko Haram a tué plus de 20.000 personnes, 26 millions de personnes ont directement souffert du conflit, et 2,3 millions d’enfants et d’adolescents ont été privés d’accès à l’éducation.

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